Perrine I. Wheeler a écrit:

Dear diary,

Aujourd'hui c'est leur anniversaire. Pas l'anniversaire de leur naissance, mais celui de leur mort. Aujourd'hui ça fait dix ans. Déjà. J'ai l'impression que c'était hier que papa était venu me voir en pleure. Je n'avais que trois ans à l'époque, pourtant je me rappelle de cet instant avec une telle clarté que s'en était presque effrayant. Je me souviens que c'était un jour de printemps, j'adore le printemps. C'était en avril, le huit avril. Papa est donc venue dans ma chambre, seul. Jamais auparavant il n'était jamais venu dans ma chambre seul. Il avait toujours été accompagné de maman ou d'Holly. Holly, c'était ma soeur ainée. Elle était belle et très intelligente. C'était une grande (pour son âge, qui était de six ans) blonde avec de grands yeux bleus azurs. Aujourd'hui encore j'envie sa beauté, son naturel et sa fraicheur quand je revois les photos... Donc, il était arrivé en pleure, il m'avait pris dans ses bras et tout en me maintenant au-dessus du sol il s'était assis sur mon lit. Il m'avait regardé avec ses grands yeux bleus (ma soeur avait eu la chance d'en hériter), et avait prononcé les cinq mots les plus difficiles qu'il ne m'a jamais était donné d'entendre. Il m'a dit : [size=10]« HOLLY ET MAMAN SONT DECEDEES ». Au début je n'ai pas bien compris ce que cela voulait dire. J'ai ri. Oui je l'avoue j'ai ri. Mais j'étais si petite. Mon père m'avait regardé d'un air sévère, mêlé à de l'incompréhension. Il ne voyait pas pourquoi je m'étais mise soudainement à rire. Lorsqu'on vous annonce la mort d'un proche, le réflexe de tout être humain est d'éprouver de la tristesse, qui se manifeste par les larmes. Et bien moi Perrine Isalis-Alexane Wheeler n'avais pas pleuré, du moins pas immédiatement. Dès lors où j'ai cessé de rire et où j'ai réalisé, mon père a sans doute vu mon visage se décomposer et en tant que père et protecteur, il m'a serré aussi fort que possible entre ses bras. Alors, on est resté comme ça, en état de choc pendant une heure. Je m'en souviens parce que j'avais mis à sonner mon réveil à sept heures et qu'il était six heures quand mon père est arrivé. Une heure sans un bruit, sauf celui de nos larmes coulants le long de nos joues. A partir de cet instant, il n'y avait plus que lui et moi.
A l'époque nous vivions en France, à Bordeaux en fait, j'adorais cette ville, elle était si jolie. Mais, après la catastrophe, mon père et moi avions dû déménager en Angleterre. Mon père est anglais et ma mère était française. Lui est un haut dignitaire et elle, et bien elle n'était qu'une bonne. Ils se sont rencontrés alors que ma mère travaillait pour mes grands-parents. Oui je l'admets, mon père possède certaines facilitées niveau finance. Bon d'accord j'avoue, il est pété de tune. Mais ça ne l'empêche pas, tout comme ses parents, d'être adorable et tellement doux. Je commence à être lassée d'écrire. Juste, ce que je peux dire c'est qu'aujourd'hui mon père est heureux et moi aussi. Il s'est remarié avec une femme exceptionnelle nommée Holly. Elle a déjà un enfant, un garçon qui à mon âge quasiment jour pour jour, en fait on est né le même mois avec seulement deux jours de différences. J'avoue qu'il me tape sur le système, mais bon il n'est pas si méchant que ça. Sur ce je vais me coucher. Ce fut une journée trop chargé en émotions fortes.


A dans dix ans….

Perrine I. Wheeler a écrit:

Dear diary,

Je jure devant dieu (bien que je ne sois pas croyante) que je vais étriper mon imbécile de demi-frère qui n'a même pas un riquiqui bout de mon ADN. Non mais sérieusement, est-ce que moi je m'amuse à entrer dans la salle de bain pendant que cet abruti est sous la douche pour le filmer SOUS LA DOUCHE et balancer ça sur youtube ? Non, parce que je suis une personne responsable et civilisée. Heureusement que ce monstre n'a pas filmé ma tête sinon je pense qu'à l'heure qu'il est, il aurait tenu compagnie aux poissons du lac et en plusieurs morceaux. Et peut-être qu'avant, je l'aurais castré et je lui aurais fait bouffer son appareil de reproduction. Enfin, j'arrête de m'emporter ça ne sert à rien. De toute façon j'aurai dû m'en douter. C'est vrai quoi, à quinze ans les mecs ont un âge mental de deux ans et demi grand maximum. Ce mec est irrespectueux, c'est un macho manipulateur. En plus cet enfo*ré veut se la jouer cool du coup pendant les vacances ils traînent avec les « rebelles ». Enfin les rebelles je me comprends. Ce ne sont rien d'autre que des gros bourges qui fument trop de joint et qui disent saper l'autorité de leurs parents. Du moins je suis sûre qu'ils roulent avec des herbes de Provence ! Enfin, mieux vaut que je me focalise sur ce qui va m'arriver à la rentrée. Et bien oui le grand jour est arrivé. Je vais enfin entrer dans le pensionnat St David's et l'autre bouffon va aller à St Elizabeth. Je vais enfin être débarrassé de lui. A vrai dire, c'est la seule chose qui me réjouit quand je pense au pensionnat. Aucunes de mes amies n'y va et vu que je ne suis pas douée pour m'en faire (des amies), je sens que ma première année là-bas va être coton. Mais je n'ai pas le choix. C'est bien ça le problème. J'aime avoir le choix, quitte à ne pas savoir quoi choisir et à être perdue. Mais je dois faire honneur à ma mère. Elle n'a pas eu la chance de faire de longues études, c'est pourquoi elle voulait que ma soeur et moi allions dans ce pensionnat et lorsqu'elle apprît que toutes les femmes Wheeler allaient là-bas, elle était aux anges. Je me souviens qu'un soir elle avait discuté avec ma soeur du pensionnat. Elle lui disait qu'après y être allé, nous serions les plus intelligentes de la Terre. Soit dit en passant, avec maman, Holly et moi étions toujours les meilleures, quand bien même ont merdaient. Voilà pourquoi je n'ai pas le choix. Elle voulait le meilleur pour nous et maintenant que je suis seule, je dois lui rendre hommage. Je lui vaux au moins ça. Donc voilà, nous sommes en août et en septembre c'est la rentrée. J'ai déjà commencé mes valises. Ma chambre est un vaste bordel dans laquelle je sens la nostalgie monter en moi.

C'est la dernière ligne droite, je n'ai pas le choix. Il faut que je continue ce qu'elle avait entreprit pour nous avant de mourir...

Ma vie peut sembler étrange, trop parfaite. Pas assez de violence, pas assez d'alcool et autres drogues. Pourtant la vie n'est pas obligé d'être un drame permanent. La vie peut réserver d'agréables et belles surprises. Et au contraire la vie peut vous anéantir. C'est pour ça qu'on l'appelle la vie. C'est parce qu'elle provoque des évènements qui nous aident à nous construire, à nous grandir. Alors oui j'ai la belle vie, mais ce n'est pas pour autant que je n'envie pas celle des autres. J'avais bien envie d'écrire ça. J'ai souvent pu observer, qu'il y a pas mal d'extrême. Mais bon, se déséquilibre fait également partie de la vie. Finalement la vie n'est qu'un jeu, auquel je suis pressée de jouer.