« Wendy-Lou acceptez-vous de prendre comme époux, ici présent, Ezra Parker ? » demande le curé en projetant vers moi un regard qui vient me chercher au plus profond de mon être. J’ignore pourquoi cependant je détourne le regard et habituellement, je ne détourne pas le regard. Je continue de regarder la personne droit dans les yeux, il faut croire que certaines personnes arrivent à faire peur à la future mariée que je suis. Je suis à peine âgée de vingt ans que j’épouse déjà l’homme de ma vie, enfin je croyais que c’était l’homme de ma vie, passons. – « Oui, je le veux » dis-je en souriant à Ezra qui est devant moi, celui-ci échappe un soupir de soulagement qui passe inaperçu aux yeux du public mais pas au mien. Je m’en moque. Je sais qu’il avait peur que je dise non. Il me sourit à son tour et le curé se tourne vers lui alors en répétant ce qu’il m’avait dit et Ezra réponds la même chose que moi. Nous sommes officiellement mariés. Celui-ci se penche vers moi pour m’embrasser devant toute l’assemblée qui est dans le parc. J’ai toujours, depuis mon enfance, un mariage loin d’être traditionnel, je ne voulais pas me marier dans une église, mais dans un magnifique parc avec des centaines et même milliers fleurs autour de moi et mon rêve c’est accomplit. Heureusement. J’arrête le baiser et lui souris après m’avoir mordu la lèvre inférieure comme j’ai l’habitude de le faire – « À tout jamais » lui chuchotais-je par la suite et pour ensuite me tourner vers ma famille recomposée. Je serais pour toujours une Parker, enfin je croyais l’être pour toujours. Je sens la main d’Ezra enroulée ma taille alors que je souris à tout le monde spécialement ma mère qui est émue et pleure toute les larmes de son corps.

Un an plus tard. Je dépose mes mains sur la tasse de café que ma mère dépose devant moi, elle est encore toute chaude et elle me réchauffe le cœur en deux morceaux que j’ai en ce moment-même. « Tu es heureuse auprès de lui ? » me demande ma mère sans aucune gêne. Ma mère n’a et n’aura jamais de gêne pour poser une question et surtout envers ces propres filles qu’elle adore tellement. Par moment, quand je dépose mon regard sur ma mère, je me sens horrible de toute les conneries que je lui suis fais enduré au cours de mon adolescence. J’étais une peste, une vraie salope en d’autres termes. J’amène la tasse à ma bouche et prends une gorgée de la boisson que contient celle-ci, pour une fois j’ignore quoi répondre à Magda, ma mère. « Oui… enfin je crois maman » dis-je en levant vers elle un regard meurtri et rougis à force d’avoir pleurée. « Je croyais être heureuse avec lui, en fait. Au fond non. » Rajoutais-je par la suite. J’ignore pourquoi cependant depuis que je sais qu’il me trompe à tour de bras, je sens venir en moi la colère plus rapidement. « Chérie, écoute une seule chose reste à faire » dit-elle en s’arrêtant deux secondes comme pour chercher ce qu’elle va dire – « Le divorce ma fille, tu ne peux plus continuée ainsi » rajoute-t-elle par la suite. La colère me monte au nez et je sais que je vais piquer une crise. Sans vraiment m’en rendre compte, je lance la tasse de café sur le mur à ma droite en me levant et en partant de la maison de mon enfance. Quelques temps après, ma petite sœur Charlotte vient me rejoindre à l’emplacement où nous allions toujours moi et elle, lorsque nous étions encore jeunes. Ce temps, me manque… Terriblement même. Je suis recroquevillé sur moi-même et je sens les bras de ma sœur se serrer autour de moi et elle prend place près de moi aussi. « Wendy, que se passe-t-il ? Dis-le moi, je t’en supplie » dit-elle en me suppliant. – « Charly, bordel de merde, il me détruit de l’intérieur. Il me gruge le reste de mes forces, profites de mon inconscience dans mon dos et en plus, il ne me regarde même plus. » Lui dis-je en serrant la mâchoire le plus fort possible. Je ne sens plus la douleur, je n’ai plus mal. « Wendy, non je t’en supp… » commence-telle cependant je ne la laisse pas terminer que je le coupe. « Dès le jour où je suis es dit oui, j’étais morte de l’intérieur. Je ne vis plus. Il a pris mon âme. Il ne m’aime plus Charly. Je suis qu’une pauvre cruche amoureuse d’un enfoiré » renchéris-je en serrant mes cheveux dans mes mains et en pleurant.

Deux ans plus tard. J’insère la clé dans la poignée de mon appartement que je partage avec Ezra depuis trois ans déjà. Il n’est pas supposé être à la maison cependant les chaussures semblent dire le contraire et je remarque aussi une paire d’escarpins féminins. Pas les miens, ce n’est pas mon style. J’entends des rires qui proviennent de notre chambre à coucher, le salopard. J’entre dans celle-ci, toujours avec les clés dans ma main ainsi que mes Ray-Ban sur mon nez. Surprise, je trouve Ezra au lit avec une salope blonde ridicule affreusement laide. Pile ce que je voulais depuis la dernière année. « Connard, tu as fini de jouer avec moi » lui dis-je en jouant la comédie, évidemment. « Wendy, mon amour, ce n’est pas ce que tu crois » Je rigole devant sa face alors que la blondasse me regarde et regarde Ezra en ne comprenant absolument rien. Évidemment. « Va te faire foutre d’accord ? T’es qu’un connard. Maintenant chérie, fous-moi le camp de cette chambre maintenant … » dis-je en me tournant vers elle et en souriant. Je la regarde se lever du lit et enfiler sa robe de nuit noire qui lui donne l’air d’une pute. « Non attends » lui dis-je en levant mes deux mains pour l’arrêter – « Quoi ? » demande-telle curieuse comme pas possible. Je me penche et regarde, à travers mes Ray-Ban Ezra, pour ensuite ajouter – « Tu peux rester, je vais partir » dis-je en tournant les talons – « Ezra, guess what … Je demande le divorce connard et je ne veux plus te voir dans cet appartement » lui dis-je en tournant les talons sans lui laisser le temps de répondre. Je suis partie et je me sens enfin libérée. Je suis fière de moi, comme pas possible. Voilà comment quelques temps plus tard, j’entamais la requête de divorce envers Ezra et pourtant cela dure depuis trop longtemps, il ne veut pas signer les papiers alors je suis partie de New York et comment je suis devenue surveillante dans un pensionnat.