Le poste de télé était allumé et comme presque tous les jours les nouvelles n'étaient pas bien réjouissante ''un nouvel attentat à la bombe vient d'être annoncé'', toutes ces informations me déprimaient à force, c'est pour cette raison que le bruit significatif du changement de chaîne se fit entendre. ''Notre envoyé spécial à Londres vient de nous ramener des nouvelles toutes fraîches du prince et de sa future femme...'' je décidais finalement d'éteindre la télé, j'étais vraiment désespérée et surtout désespérante, je me plaignait que l'on entendait que des informations effrayantes et horribles aux informations mais en même temps je râlais aussi lorsque des nouvelles un peu plus réjouissantes comme un mariage arrivaient jusqu'à nous. Je pense juste qu'à force d'entendre toujours les mêmes choses j'avais fini par être lassée... ou peut être étais-je simplement de mauvaise humeur ce soir. C'est pour cette raison que je décidais de sortir de ma chambre, déjà un bon bol d'air frais me ferai énormément de bien et puis si j'avais prévu de passer la soirée à regarder la télé en ayant une humeur de chien, il fallait au moins que je puisse passer à la cafétéria afin de me prendre quelque chose à grignoter pendant que je regarderai toutes les inepties et les séries qu'ils nous passent en boucle à la télé. En tout cas, c'était maintenant sûr que ce soir n'était pas vraiment une bonne soirée pour moi et le pire c'était que pour l'instant personne ne se connaissait vraiment dans l'établissement, surtout avec l'arrivée des nouveaux professeurs et surveillants du pensionnat pour garçons. Je pensais m'intégrer vite avec eux mais on se rend vite compte que par moment les anglais préfèrent rester entre eux plutôt que d'inclure les américains. Après je me fais peut être des idées aussi parce qu'au fond nous sommes tous pareil et surtout nous faisons le même métier ce qui était censé nous rapprocher, de plus je n'étais pas là depuis très longtemps alors que certains se connaissent déjà depuis quelques temps, en fait j'étais juste dans ma soirée de paranoïa où je réfléchissais vraiment trop. Cela faisait maintenant dix minutes que je me trouvais sur mon lit à réfléchir à toutes ces choses alors que je n'avais qu'une envie, aller me chercher à manger et venir me blottir sous ma couette devant un bon film choisi dans ma collection de film, après tout autant en profiter si rien ne nous tente à la télé.

Lorsque je sortis de ma chambre les couloirs étaient éteints, il y avait simplement des veilleuses à intervalles réguliers afin que chacun puisse trouver son chemin dans ce dédale de couloirs et d'escaliers. J'avançais doucement jusqu'à me retrouver devant la grande porte du réfectoire que je poussais dans un bruit un peu trop prononcé pour faire semblant que je n'allais pas chercher à manger. Je pénétrai donc dans les cuisines afin d'y récupérer quelques barres de chocolat et un paquet de chips, un repas bien équilibré comme on peut le voir, mais j'avais toujours été comme ça. Étant encore au Etats-Unis, mon meilleur ami et moi adorions passer des soirées devant la télé à nous empiffrer comme deux gamins que nous étions. Mes parents n'arrêtaient pas de râler en voyant notre façon de nous alimenter, mais par dessus tout ils détestaient voir comment nous nous fichions éperdument de leurs avertissements, ils passaient leur temps à nous répéter '' vous verrez plus tard quand vous souffrirez de cholestérol ou de diabète '', en fait, c'est surtout quand nous nous mettions à rire en les écoutant qu'ils étaient le plus énervés.

Tout en repensant à cette belle époque je commençais à sortir de la cafétéria et à remonter jusqu'à ma chambre, à présent il y avait du bruit dans les couloirs et je me demanderai comment réagirai les gens en voyant que je rapportais du chocolat et des chips dans ma chambre. J'avançais dans les couloirs et bien que j'entende des bruits de pas je ne voyais personne devant moi, je commençais à penser à tous ces films d'horreur où une jeune femme se retrouve dans un bâtiment comme celui ci, le soir dans un couloir sombre, c'est au moment précis où j'arrivais au pire moment du film pour cette pauvre fille que quelqu'un déboucha d'un couloir perpendiculaire au mien. C'est en voyant cette personne débouler devant moi qu'un léger cri s'échappa de ma bouche « Oh désolée vous m'avez fait peur ». L'homme devant moi se retourna tout à coup, et je crois que jamais de la vie je ne me serai attendue à voir ce personnage en face de moi, au grand jamais son prénom ne me serait passer par l'esprit comme quelqu'un que j'aurai pu croiser dans ce pensionnat. « Adam... mais qu'est ce que tu fais là? »

Une chose était sûre en tout cas, je n'avais aucun soucis à me faire quant à ce qu'il allait penser en voyant ce que j'avais pris pour manger étant donné qu'il était habitué à me voir me nourrir de cette façon. Je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il faisait ici mais j'étais heureuse de le revoir et si je n'avais pas eu autant de nourriture dans les mains je lui aurai sûrement sauté au cou à cet instant précis.