« Jennie, tu peux me raconter une histoire ? » Je relève mes yeux vers mon frère, quittant ainsi l'écran de mon ordinateur, il me regarde avec un petit sourire et je ne peux pas résister. C'est le seul dans mon entourage proche qui a le droit de me surnommer ainsi pour tout les autres je suis Joy ou encore JJ. Mon petit frère, c'est mon roc, mon point d'ancrage dans ce monde de dingue. N'ayant rien d'autre à faire, étant encore une fois puni pour avoir eu un comportement dérangeant au lycée, je me décale et lui fait signe de venir s'installer avec moi sur mon lit. Il se laisse tomber à côté de moi et je passe mon bras autour de ses épaules tout en attrapant le livre qu'il me tend. C'est "Le Petit Prince", son livre préféré tout simplement car c'est le surnom que nous lui avons donner depuis son plus jeune âge. Chose bizarre, car il a le même âge que moi et qu'il est ma moitié, mon jumeau. Quand ma mère dit qu'elle a eu des jumeaux et que l'un d'eux est atteint du syndrome de Down, ils s'attendent à ce que ce soit de même pour moi. Mais non, j'ai eu la chance de passer à travers. En fait nous sommes des dizygotes hétérocaryotes, cela est rare, mais voilà c'est tomber sur notre famille. Quand mes parents ont appris la nouvelle, ma mère était déjà enceinte de près de six mois et le médecin lui a conseiller une interruption de grossesse. Mais voilà, elle pouvait nous perdre tout les deux et elle à refuser avec l'accord de mon père. Avoir un enfant handicapé n'était pas une tare pour eux, il allait grandir comme tout les autres enfants. Donc Ted-Johnatan, que j'appelle plus souvent Teddy, est né seulement quelques minutes après moi. Depuis, nous sommes inséparable et cela malgré nos différences. Les premières années de notre vie, je n'ai pas fait attention à notre différence, même si parfois je voyais bien le regard des adultes ou encore des enfants un peu plus grand sur lui.

Ce n'est qu'à notre entrée en primaire que j'ai réellement pris conscience de sa différence, qu'au bout du compte, il me ressemblait mais ne pouvais pas faire les mêmes choses que moi ou les autres. Teddy ne venait que trois fois par semaine et encore seulement la matinée, car il avait toujours du mal à rester attentif et mes parents n'avaient pu trouver qu'une auxiliaire pour ce peu de temps. La première bagarre dans laquelle j'ai été mêlé, je n'avais que neuf ans et je me souviens encore du sermon que j'ai reçu de la part du directeur ainsi que de mes parents. Les gens pouvaient se montrer sans cœur et c'était encore plus quand on voyait le jeune âge de mon frère. « Reviens chéri, laisse le petit garçon. » Ce jour-là, nous étions à la piscine et je me souviens encore de cette mère qui a enlever son fils de l'eau car il était en train de jouer avec mon jumeau. Bien entendu, ce dernier à eu conscience et je crois que c'est la première fois qu'il a compris. J'en est pleurer pendant des heures dans les bras de ma mère, ne pouvant pas croire la méchanceté dont pouvait preuve ceux qui étaient sensé nous donner l'exemple. Mais bon, les choses sont devenus encore pire quand nous avons fait notre rentrée au collège et les mots blessant presque une habitude. Les adolescents peuvent être terrible entre eux et je crois que c'est ce qui ma pousser à me montrer aussi terrible. Je faisais tout mon possible pour faire en sorte que mon frère ne souffre pas et surtout pour essayer de le préserver. Ce qui n'était pas du tout facile. Mes parents tellement secouer ont pris le dure décision de mettre mon frère dans une institution spécialisée pour lui. Je leur en est voulu de me séparer de lui et de faire en sorte de se faciliter aussi la vie, ça m'a pousser à faire encore plus de conneries et surtout me faire remarquer. Il ne rentrait que les week-end et pendant la semaine je ne faisais que broyer du noir.

Quand j'ai eu quinze ans, mes parents complètement dépasser, ont pris la décision de m'envoyer dans un internat pour que je me montre un peu moins rebelle. Le coup dur, j'allais passer encore moins de temps avec Teddy et je leur en est voulu encore plus, pour moi il ne faisait que se débarrasser de leurs enfants pour pouvoir vivre leur vie. J'ai cru faire une attaque en découvrant l'endroit où j'allais devoir faire le reste de mes études, c'était loin d'être super. J'ai continuer les conneries, mais j'ai baisser commencer à légèrement baisser les bras quand au bout de la dixième fois dans le bureau de la Directrice, je n'ai eu que des heures de retenue. Elle était plus dure que je ne le pensais et elle n'allait pas me faire quitter son établissement aussi facilement que je le croyais. Puis, je me suis habituer à voir les mêmes têtes et surtout à faire mes devoirs, ce qui était un exploit car je n'aimais pas trop ce genre d'activité. Le fait qu'un incendie ravage l'internat des garçons à quelques kilomètres de notre propre école a donner un nouvel intérêt à St David's. Cette année va être exceptionnel et je crois que le fait de cette nouveauté va me donner encore plus envie de rentrer après de magnifique vacance chez moi. Voilà en gros ce qu'est ma vie. Le livre fini, je pose un baiser sur la joue de mon frère. « Si ma copine te voyait faire ça, elle apprécierais pas. » J'ébouriffe légèrement ses cheveux avant de le pousser doucement et de me laisser retomber sur mon oreiller. J'ai une vie superbe.